François Vinchant
Ecuyer, Seigneur de Meuseken, prêtre séculier et protonotaire apostolique, historien et chroniqueur hainuyer, François Vinchant est né à Mons, le 12 février 1580; il y est décédé "de contagion", le 20 août 1635, dans sa demeure de la Rue de Nimy. Sa sépulture se trouve dans le caveau familial, situé dans la Chapelle Sainte Aye de la Collégiale Sainte Waudru, dans la même ville.
Son père, Gilles Vinchant, surnommé "le Capitaine", était parti pour l'Espagne à 17 ans à la tête d'une compagnie d'infanterie. Il portait les titres de Seigneur de la Haye, Morval, La Motte, Offrebaix, etc. Il né à Mons en 1543 et mort en 1631; à son retour à Mons, il a été capitaine des bourgeois en 1584, maître des artilleurs en 1589, roi des arbalétriers en 1592, puis échevin à plusieurs reprises de 1594 à 1618. Sa mère, Marguerite Dessus le Moustier, était Dame de Morval. Ses grands-parents paternels étaient, François Vinchant, écuyer, et Jeanne de Vergnies. Le blason de la famille était d'abord d'azur à la bande d'argent chargée de trois étoiles de sable ; depuis 1501, il était d'azur à la bande d'or chargée de trois étoiles de gueules.
Après ses humanités, François Vinchant a étudié les sciences ecclésiastiques et la philosophie à l'université catholique de Louvain et reçu les ordres.
Du 16 septembre 1609 au 18 février 1610, il a réalisé un voyage en France et en Italie, jusqu'à Rome.
Ses "Annales de la Province et Comté de Haynau contenant les choses les plus remarquables advenues dans ceste province, depuis l'entrée de Jules César jusqu'à la mort de l'infante Isabelle" dont Antoine Ruteau a publié une contrefaçon partielle en 1648 et republié intégralement en 1848.
A l'exemple des anciens chroniqueurs, il a voulu faire remonter aux temps les plus reculés l'origine de la province et de sa ville natale, mais son ouvrage est assez exact en ce qui concerne le moyen âge et plus encore les quinzième et seizième siècles. Bien que contenant quelques erreurs et approximations en ce qui concerne l'Antiquité, cette compilation est considérée comme l'une des pièces maîtresses de l'histoire du Hainaut au moyen âge, car il a pu consulter dans les bibliothèques des abbayes divers documents, dont certains ont disparu depuis lors. Ainsi a-t-il consigné beaucoup de documents historiques qu'on chercherait en vain ailleurs.
La Bibliothèque publique de Mons possède le manuscrit autographe de cet ouvrage.
Ce document original, aujourd'hui relié en 5 volumes in-folio, provient de la bibliothèque de Monsieur De Vinchant de Milfort. Ce n'était d'abord qu'une liasse de papiers détachés; il s'en est même perdu quelques-uns. Plusieurs de ces cahiers sont doubles, ou plutôt ce sont divers cahiers contenant les mêmes événements, mais traités d'une manière différente. D'autres sont des fragments, dont manquent tantôt le commencement, tantôt la fin, sans qu'on puisse reconnaître à quelle partie du texte ils appartiennent.
Le premier volume comprend ce que l'auteur nomme l'appareil ou l'apparats, en sept chapitres préliminaires, ainsi que la suite des Annales, qui commencent à l'an 56 avant Jésus-Christ et finissent à l'an 1280, à l'époque de la mort de Marguerite de Constantinople, Comtesse de Flandre et de Hainaut, décédée à Gand le 15 février.
Le deuxième volume commence avec Jean d'Avesnes, petit-fils de cette comtesse, et finit en 1547 avec Philippe-le-Bon, Duc de Bourgogne, qui a reçu la pleine possession du Comté de Hainaut après le décès de Jacqueline de Bavière.
Le troisième volume comprend ce qui s'est passé depuis Philippe-leBon jusqu'en 1655. La dernière page se termine par un sens incomplet, et le reste de l'ouvrage n'a pu être retrouvé. Viennent après cela les cahiers doubles et les fragments.
Antoire Ruteau n'a rien donné des Annales après l'abdication de Charles-Quint, le 25 octobre 1555 ; c'est donc une omission de 78 ans, durant lesquels ont eu lieu, entre autres événements, les troubles et la révolution des Pays-Bas. Ne s'y trouven pas non plus diverses chartes et pièces concernant le droit public, que l'auteur avait relatées en entier dans son ouvrage, comme preuves à l'appui. Il en est de même d'une foule de détails concernant les églises et diverses épitaphes qui s'y trouvaient.
La Société des Bibliophiles de Mons se proposée de publier une édition complète de l'ouvrage, dans laquelle le texte a été scrupuleusement conservé.
Il a aussi écrit des "Annales des évêques de Cambray".
On a également conservé de lui également une pièce de quarante-cinq vers latins en écho, adressée à Henri-François Bussignies, du monastère de Saint-Denis en Brocqueroye.
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